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Un premier accord engrangé précocement à la COP29 de Bakou encadre une partie des marchés des crédits carbone. Toutes les critiques sur la crédibilité de ces outils n’ont cependant pas disparu.
À l'issue d'une première journée poussive et après des heures de retard en raison de dissensions entre blocs de pays, les près de 200 États représentés à la COP29 ont fini par adopter les premières règles pour le marché des crédits carbone, jusqu'ici sans régulation internationale et sujet à abus, fraudes et écoblanchiment.
Les marchés du carbone ont besoin de règles, lesquelles ont été approuvées, lundi 11 novembre à Bakou, sans discussion. C’est le top départ de la COP29.
Dans les environs de Manille, une centrale électrique au charbon espère devenir un modèle pour les pays en développement qui essayent d'abandonner ce combustible fossile polluant.Une alliance dirigée par la Fondation Rockefeller, un groupe philanthropique, prévoit de contribuer à la fermeture de cette usine dix ans plus tôt que prévu, évitant des millions de tonnes d'émissions en les monétisant sous forme de crédits carbone.
Verra, organisme certificateur de crédits carbone, vient de rejeter une quarantaine de projets de riziculture en Chine. Une première !
Le cadre mondial de référence pour la décarbonation du secteur privé reconnaît que les crédits carbone sont "inefficaces".
Le marché des crédits carbone souffre d'une mauvaise réputation, mais tout n'est pas à jeter. Des pistes de réforme sont déjà à l'étude.
Microsoft s'est engagé mardi à un achat record de crédits carbone auprès de 1PointFive, une filiale d'Occidental Petroleum, alors que les géants des technologies peinent à concilier leurs investissements massifs dans l'intelligence artificielle (IA) avec leurs objectifs environnementaux.L'accord porte sur 500.000 tonnes de crédits d'élimination du dioxyde de carbone (CDR) sur une période de six ans, d'après un communiqué de 1PointFive.
Le marché multiplie les controverses, mais constitue aussi l'une des rares sources de financement pour les pays du Sud.
Cet outil de financiarisation avait été présenté comme un moyen de protéger l’environnement et de parer au changement climatique. Mais “The Guardian” a pu constater qu’au Zimbabwe les crédits carbone ont surtout enrichi des spéculateurs, au large détriment des populations locales.
La compensation des émissions de GES peut être un outil efficace pour limiter le réchauffement climatique. Mais plusieurs projets compensatoires ne réalisent pas leurs objectifs de réductions de GES.
2 pour 1. C’est la logique développée par Shell dans la vente de crédits carbone liés à un projet de captage et stockage de CO2 (CCS). Pour une tonne de CO2 capturée et séquestrée, les acheteurs, des producteurs de sables bitumineux, pouvaient compenser le double. De quoi les encourager à ne surtout rien changer.
Des projets censés compenser les rejets de CO2 reposent sur du vent.
Les crédits carbone ont fait des émules. Il existe aujourd’hui sur le marché tout un tas de crédits pour “protéger” l’océan, la forêt, les pandas… Les entreprises désireuses d’afficher une bonne empreinte environnementale acquièrent ces crédits dont la fiabilité n’est pas toujours démontrée. Tout l’enjeu est de ne pas répéter les erreurs du marché carbone.
Financer le remplacement d'un foyer de cuisson traditionnel par un système moins émetteur de fumée toxique et de CO2 dans les pays en développement peut permettre d'obtenir des crédits carbone, mais les bénéfices environnementaux revendiqués par ces projets sont largement surestimés, révèle une nouvelle étude.
Quel est le point commun entre le casse du siècle de Marco Mouly et la compensation des émissions d'un vol en avion ? Le carbone. Mais pour le reste, les sulfureux quotas carbone et crédits carbone, souvent confondus, sont des mécanismes différents.
Le marché volontaire du carbone représente plus de 2 milliards de dollars. Mais les résultats sont principalement réalisés sur papier et non dans la réalité physique du système climatique. Illusion que la lutte contre le changement climatique progresse... à cause d’une comptabilité carbone trompeuse.
Les crédits carbone forestiers sont désormais considérés par diverses études scientifiques comme sans effet positif pour le climat. Retour sur l'avènement de cet outil de compensation carbone et ses limites vite atteintes.
Selon une étude parue ce jeudi 24 août, les crédits carbone émis sur la base de projets de protection de la forêt ne sont pas fiables. Un autre article publié mercredi pointe le danger que représente la chaleur pour les feuilles des arbres.
Le biochar décolle depuis quelques mois en France. Ce produit issu de la pyrolyse de matière organique multiplie les promesses : stockage de CO2, rétention d'eau, apport en nutriments, aération du sol... Il permet surtout de rapporter gros sur le marché des crédits carbone. Certains craignent que cette solution, reconnue par le Giec, ne soit utilisée de façon contre-productive, au risque de jeter le discrédit sur l'ensemble de la filière.
- Novethic
À partir de novembre 2023, les promoteurs britanniques auront l’obligation de compenser l’impact de leurs projets sur la biodiversité à hauteur de 110% pour obtenir leur permis de construire. Pour cela, ils pourront notamment acheter des crédits biodiversité sur un marché réglementé. Une décision qui fait polémique, alors que la fiabilité des crédits carbone, leurs pendants pour les émissions de CO2, est largement décriée.
- Novethic
De nouvelles enquêtes publiées ces derniers jours ont démontré une nouvelle fois le manque de fiabilité des crédits carbone, utilisés notamment par les grandes entreprises pour compenser leurs émissions de CO2 au lieu de les réduire. Un débat qui n'est pas nouveau et qui jette l'opprobre sur ce marché. Mais la polémique pourrait accoucher d'un marché des crédits carbone plus exigeant car tout n'est pas à jeter.
Une enquête du «Guardian» révèle que la méthode principale utilisée par les grandes entreprises pour se dire neutres en carbone serait peu efficace. Pointé du doigt, l’organisme de certification Verra dénonce des «erreurs»
Treize ans après son lancement, le projet de l’entreprise Jadora, qui promettait de lutter contre la déforestation, notamment grâce à la vente de crédits-carbone, est à l’arrêt.
La vente de 90 millions de crédits carbone sur le marché des compensations devrait permettre au pays d’Afrique centrale, dont le territoire est couvert à 88 % par la forêt tropicale humide, d’engranger 291 millions de dollars.
TotalEnergies a annoncé mercredi avoir acquis 49% des parts de la Compagnie des Bois du Gabon (CBG) et de ses 600.00 hectares de forêts, dont le groupe pétrolier et gazier veut tirer des crédits carbone pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses multinationales, en particulier dans le secteur des hydrocarbures, affichent des objectifs plus ou moins ambitieux de réduction de leurs émissions dans les prochaines décennies. Pour participer à cette réduction, beaucoup comptent sur des "puits de carbone" comme les forêts, qui absorbent naturellement le carbone de l'air. Des crédits carbone, certifiés par divers organismes, peuvent être vendus par des entreprises telles que des exploitants de forêts à des sociétés, qui déduisent ensuite de leur propre empreinte carbone les crédits ainsi achetés.
Parmi les quelques avancées de la COP26 fin 2021, on trouve l’engagement, signé par plus de 140 pays, de faire cesser la déforestation tropicale d’ici à 2030. La déforestation constitue en effet une cause majeure d’émissions de gaz à effet de serre, et la conservation des puits de carbone forestier semble incontournable pour l’atteinte de la neutralité carbone.
Absence de consentement, de retombées économiques ou modification de force de l'usage des terres... les populations autochtones bénéficient difficilement des retombées des crédits carbone issus des forêts qu'elles protègent. Une étude de l'ONG Rights and Resources Initiative (RRI) estime que seuls 3 pays sur 31 reconnaissent les droits des populations autochtones à ce sujet. Les projets les plus vertueux, dont REDD+ de l'ONU, sont aussi concernés par ces dérives.
les crédits carbone ne constitueraient qu’un moyen pour se donner bonne conscience sans avoir à véritablement changer nos pratiques. Certain.e.s vont même jusqu’à comparer le système des crédits carbone volontaires aux indulgences distribuées par l’Église catholique il y a de cela plusieurs siècles. Mais méritent-ils vraiment cette comparaison peu avantageuse?