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« Plus la planète se dégrade, plus il est politiquement payant de dénier la situation » déplorait récemment Dominique Bourg. En cette rentrée, le philosophe spécialiste des questions environnementales publie Dévastation – La question du mal aujourd’hui (PUF), un ouvrage consacré à l'anatomie du mal dans lequel il montre que la destruction de l'habitabilité de la planète constitue le crime absolu.
Les intelligences artificielles peuvent-elles voler au secours de la transition écologique ?
"Les injonctions à changer resteront vaines tant que la plupart des gens seront enchaînés à un système dont tous les récits les tirent vers la mauvaise direction." C'est la conviction de Joseph Merz, fondateur du Merz Institute, que L'ADN a rencontré.
Selon le rapport annuel du CESE - Conseil Economique, Social et Environnemental - publié en octobre 2023, 80 % des Français se disent « inquiets des conséquences du dérèglement climatique sur le monde » . Partant de ce constat, début février, quatre professionnels de la santé mentale ont été invités à échanger et livrer leur bilan et leurs recommandations aux sénateurs, sur l'éco-anxiété. Pierre-Eric Sutter, psychothérapeute et spécialiste de l’éco-anxiété, a participé à cette table ronde. Selon lui, l’éco-anxiété est un concept à part entière qu’on ne doit ni négliger ni dénigrer et qui devrait être posé comme une question de santé publique de premier ordre. Interview.
Quelle place pour la technologie sur une planète qui devrait selon l'ONU avoisiner les 9,7 milliards d'individus en 2050 ? Tentative de réponses du philosophe Alexandre Monnin.
Le texte final de la COP 28 mentionne pour la première fois l'objectif d'une sortie des énergies fossiles. Salué comme une avancée par certains, critiqué par d'autres, cet accord est-il aussi historique qu'insuffisant ?
Sur YouTube, les jeunes seraient influencés par une nouvelle génération de contenus de « déni climatique ». Dans un rapport baptisé « Le nouveau déni climatique », le Center for Countering Digital Hate (CCDH), une ONG qui lutte contre la désinformation en ligne, observe un glissement : du « vieux déni », selon lequel le changement climatique ne se produit pas ou n’est pas d’origine anthropique, vers un « nouveau déni ». D'après ce dernier, les solutions climatiques ne fonctionnent pas, la science du climat et les mouvements climatiques ne sont pas fiables, et les effets du réchauffement climatique sont inoffensifs voire
Le terme « ombre climatique » a été popularisé par la journaliste climatique Emma Pattee en 2021. À l'inverse de l'empreinte carbone, l'ombre climatique ne repose pas sur des critères quantifiables mais sur la somme de nos choix et leur influence, directe et indirecte. Pour illustrer son propos, la journaliste prend l'exemple suivant : considérez deux personnes, l'une prend l'avion chaque semaine pour le travail ; l'autre vit dans un studio et se rend au bureau à pied tous les jours. En apparence, il est simple d'identifier qui a la plus grande empreinte carbone.
Les sponsors officiels de la COP28, qui a débuté le 30 novembre à Dubaï, sont tenus de se conformer aux « Objectifs de neutralité carbone fondés sur la science » (SBTI ou Science Based Targets Initiative). Est-ce réellement le cas ? « La plupart des entreprises qui subventionnent les négociations des Nations unies sur le climat à Dubaï ne se sont pas engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs mondiaux zéro carbone », avance une étude Spendwell relayée par The Guardian.
Dans une note publiée par la Fondation Jean-Jaurès intitulée Les habits verts des influenceurs, Mises en scène de soi « écolos » au service des imaginaires consuméristes, Erica Lippert, docteure en analyse du discours environnemental de l'Université libre de Bruxelles, décortique la manière dont les influenceurs prônent une consommation dite durable sans bousculer le système. Il ne faudrait pas non plus tirer une croix sur les partenariats commerciaux et le lancement de produits dans l'ensemble plutôt inutiles. Et ce même si un nombre croissant de penseurs et scientifiques souligne l'incompatibilité entre écologie et capitalisme.
Les projets de compensation carbone sont régulièrement promus par les multinationales pour afficher, à grand renfort de communication, leurs objectifs de neutralité carbone. Mais sont-ils efficaces ?
Canicules, dômes de chaleur, incendies, fonte des glaces, tempêtes et inondations… Comment les changements climatiques sont-ils traités par les médias ?
Parmi les risques liés au réchauffement du climat : la libération dans l'atmosphère des gaz à effet de serre (comme le méthane) piégé le permafrost (pergélisol en français). En bonus : les agents pathogènes dormants contenus dans la glace constituent un danger moins étudié. Pendant plus de 10 ans, le virologue Jean-Michel Claverie a étudié les virus « géants » vieux de près de 50 000 ans découverts au plus profond des couches du permafrost sibérien. Ses découvertes mettent en lumière la sombre réalité du réchauffement climatique et le risque qu'il fait peser sur la santé publique.
La notion d’amnésie écologique (shifting baseline syndrome en anglais) vient de Daniel Pauly, un biologiste franco-canadien. En résumé, chaque génération prend comme référence l'état de la nature à sa naissance. L’amnésie écologique, désigne donc une sorte d’amnésie générationnelle : nous venons au monde et grandissons dans un environnement que nous considérons par défaut être la version du monde la plus complète qu’il y ait eu. Or, l'état de la planète n'est pas celui que la génération avant nous – ou celle encore d'avant – ont connu, compte tenu des ravages causés à la biodiversité ces 30 dernières années.
La meilleure façon de se prémunir contre les risques hydriques, c'est d'abord de tenir nos objectifs en réduisant au maximum les émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de solutions sont liées à une transition vers des usages plus sobres qui permettront de diminuer notre consommation d'eau. Selon les estimations du GIEC nous perdons, par degré de réchauffement supplémentaire, 6 % de rendement pour le blé, 3,2 % pour le riz et 7,4 % pour le maïs....
La neutralité carbone, tout le monde en parle, mais les Français sont-ils prêts ? Trop compliqué, trop cher... Autant de freins qui démotivent.
Pour la santé de la planète et ceux qui y vivent, réformer nos systèmes agroalimentaires est une nécessité impérieuse. Au moment où l'exécutif doit rendre sa stratégie pour l'alimentation et le climat, de nombreuses batailles d'influence se jouent pour contrôler nos assiettes.
Loin d'être vertueuse, la croissance n'est que l'expression d'une obsession boulimique pour l’accumulation, explique l'économiste. Sa proposition : se diriger vers un écosocialisme convivialiste et frugal.
Ingénieur déserteur, Olivier Lefebvre invite ses confrères, agents passifs du système, à s'échapper de leur cage dorée.
Et si le point commun entre Pether Thiel, Steve Bannon, Elon Musk et Marc Andreessen était un livre de science-fiction de 1967 qui avait prédit le futur dystopique dans lequel nous vivons ?
À l'heure des pénuries, certains préconisent la régulation de notre consommation par le biais de tickets de rationnement. Une fausse bonne idée ?
Un rapport de l’Université de Harvard commandé par Greenpeace Pays-Bas a analysé la communication sur les réseaux sociaux des plus grandes compagnies aériennes et automobiles, ainsi que des principales entreprises pétrolières et gazières en Europe. Constat ? Ne pouvant plus nier de manière éhontée la catastrophe climatique en cours, elles ont désormais recours au greenwashing et au « tokenism » (pratique consistant à faire des efforts symboliques d'inclusion vis-à-vis de groupes minoritaires dans le but d'échapper aux accusations de discriminations). Une pratique qui ne nous échappe pas.
Notre modèle de croissance repose entièrement sur l’exploitation du métal. Mais les mines s’épuisent et polluent toujours plus… Entretien avec Aurore Stéphant, ingénieure géologue minier déterminée à faire tomber les mythes de la transition.
L'aéroport Schiphol, troisième plus gros aéroport d'Europe, a annoncé fin juin qu'il limiterait son nombre de vols à partir de l'année prochaine pour réduire la pollution. Une première.
Et si l’on transformait la nature en arme biologique capable de nécroser les corps ? C’est l’un des scénarios horrifiques imaginés par la Red Team, cette équipe chargée par l'armée d’imaginer les guerres du futur.
Canicule, anyone? Si l'on veut sortir du bourbier climatique, il faut transformer notre société. Radicalement. Et maintenant. On en parle avec Céline Guivarch, coauteure du dernier volet du rapport du GIEC.
En instaurant le primat de la notion de flux, la pensée logistique a rationalisé notre monde. Aujourd’hui, depuis les montagnes de colis dans les entrepôts Amazon jusqu’aux files de supermarché et aux patients dans les hôpitaux, tout est affaire de flux à gérer et à optimiser.
Pour Frédéric Bordage, auteur de Tendre vers la sobriété numérique paru le 13 octobre, chaque citoyen peut agir sur l'impact environnemental du numérique. Mauvaise nouvelle : ça urge. Bonne nouvelle : ça marche.
Personnalité hors norme, Gaël Giraud s’est imposé comme l’une des grandes voix de la gauche écologiste. De Paris à Washington, le chercheur aux (très) multiples registres s'impose comme l'une des pensées les plus influentes de son temps. Rencontre.
Convaincue que la façon dont nous mangeons est étroitement liée aux structures sociales, politiques et économiques qui encadrent nos vies, Carolyn Steel affirme que solutionner les problèmes liés à l’alimentation reviendrait à résoudre les principaux enjeux auxquels notre espèce fait face.
Gamètes, cellules souches, ovocytes… On fabrique des objets vivants par millions comme l’on produit des objets inertes, de manière standardisée et industrielle. Le tout sans réelle prise de recul. C’est ce que décrit la sociologue Céline Lafontaine dans Bio-objets, les nouvelles frontières du vivant
Dans son essai “Hors des décombres du monde”, Yannick Rumpala analyse le pouvoir de la science-fiction et des récits pour nous aider à habiter le monde. Et, peut-être, avancer vers de nouveaux possibles même quand l’horizon semble bouché.
Regardant bien au-delà des simples constructions green, végétalisées et énergétiquement sobres, le biomimétisme trace les contours de la ville verte de demain, moins minérale, moins polluante et moins éphémère, mais surtout inspirée par le fonctionnement des écosystèmes naturels. En misant sur la circularité et en copiant les innovations biologiques propres aux organismes, celle-ci fera corps avec son environnement et pourra fonctionner en symbiose avec le vivant, sans dommages pour celui-ci. Entretien avec Vincent Callebaut
Richard Powers, l'un des plus grands écrivains américains, publie une fresque splendide, L'Arbre-Monde, dont les héros sont des arbres menacés par la volonté de destruction humaine. Le roman aura amené son auteur à quitter la ville pour répondre à l'appel de la forêt.
Face au désastre climatique qui nous guette, nous sommes de plus en plus nombreux à développer des sentiments d'angoisse. Ça s’appelle l’éco-anxiété. Et ça pourrait bien nous tuer avant la montée des eaux.
Et si nous nous étions trompés de révolution ? Et si l’innovation n’était pas dans la tech mais dans notre capacité à nouer un autre type de relation avec la nature ? L’idée est nettement plus disruptive qu’il n’y parait
Les nouvelles technologies sont-elles vertes ? Non ! Panneaux solaires, batteries, voitures autonomes, smartphones : tous ces outils sont composés de métaux rares, dont l’extraction est extrêmement polluante. Guillaume Pitron lève le voile sur le bilan noir de ces technologies vertes. Son enquête est remarquable, bien qu'effrayante.