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Aux États-Unis, au-delà des "mégafeux", les incendies à propagation rapide
Alors qu'un mégafeu ravage depuis dimanche l’Attique - et notamment la banlieue d’Athènes -, la responsabilité des autorités grecques est pointée du doigt. Le gouvernement est accusé de laisser se répéter des incendies devenus annuels.
D’après une étude publiée ce mercredi 14 août, les feux dans les milieux naturels en 2023-2024 ont causé l’équivalent de 15 % des émissions de gaz à effet de serre des humains.
Le nombre et l’intensité des feux de forêt extrêmes, les plus destructeurs et les plus polluants, ont plus que doublé dans le monde depuis 20 ans, en raison du réchauffement climatique dû à l’activité humaine.
Au Canada, jamais les feux de forêt n’ont semblé aussi destructeurs. En 2023, quinze millions d’hectares, soit l'équivalent du quart de la France métropolitaine, ont d'ores et déjà été balayés par les flammes. Ici, le réchauffement climatique est deux à trois fois plus rapide que dans le reste du monde, alors, forcément, l’année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe, 2023, a été dure. Pompiers, secouristes et habitants des localités concernées doivent apprendre à vivre avec un risque croissant d’incendies ravageurs. Reportage de nos correspondants, François Rihouay et Joanne Profeta.
Des inondations en Nouvelle-Zélande. Des mégafeux de forêt au Canada. Des sécheresses de l’Amazonie au Moyen-Orient. Les effets du réchauffement climatique anthropique se font de plus en plus ressentir. Partout dans le monde. Et à l’allure où vont les choses, les mesures d’adaptation ne suffiront pas à nous préserver du pire, rapportent aujourd’hui des scientifiques.
Délaissé par Moscou, le peuple iakoute en Russie doit braver lui-même les incendies pour tenter de les éteindre. Une situation tragique, racontée par Alexander Abaturov dans le film « Paradis ».
L’île-continent doit faire face aux mégafeux depuis plusieurs années. La technique ancestrale des brulis, maitrisée par les peuples autochtones, est désormais reconnue comme un moyen efficace de lutter contre les incendies.
EN GRAPHIQUE – Depuis les incendies précoces du printemps, le Canada enregistre des niveaux jamais atteints de forêts parties en fumée.
Les mégafeux canadiens n'en finissent plus de progresser : plus de 10 millions d'hectares ont déjà brûlé cette année, un total bien supérieur à tout ce que le pays a déjà connu, dépassant les projections les plus pessimistes des scientifiques.
La situation ne s’améliore pas au Canada. Deux mois après les premiers incendies dans la province de l’Alberta, 490 feux brûlaient toujours le 27 juin, alors que le pic de l’été n’est pas encore atteint. Plus de la moitié des incendies sont considérés comme hors de contrôle. Aucune province n’est épargnée, pas même le Québec ou la Nouvelle-Écosse, peu touchés habituellement. C’est d’ailleurs le Québec qui est aujourd’hui le plus frappé avec 112 feux actifs.
Après l’Amérique du Nord, c’est l’Europe qui subit les panaches de fumées des incendies canadiens. Les nuages toxiques atteignent le continent ce lundi 26 juin et risquent de faire augmenter la pollution de l’air.
- Novethic
C'est un des États qui subit le plus la crise climatique entre des mégafeux, des sécheresses historiques et des pluies diluviennes. À tel point que plusieurs assureurs ont décidé de ne plus proposer de couverture d'assurance aux particuliers. Un phénomène inquiétant qui pourrait se mondialiser.
Depuis le début de l’année, la planète entière est touchée par des incendies massifs et destructeurs. Leur précocité et leur intensité font redouter le pire pour les années à venir.
Depuis début février, le centre-sud du Chili fait face à des centaines d’incendies. En cause : les vagues de chaleur, la mégasécheresse et les monocultures de pins et eucalyptus. 430 000 hectares brûlés, 24 morts, plus de 3 000 blessés, 1 500 maisons détruites, plus de 6 000 personnes sans logement... C’est le bilan provisoire des incendies qui enflamment le centre-sud du Chili depuis début février. La superficie qui a brûlé dans trois régions chiliennes (Biobío, Ñuble, Araucania) dépasse déjà de moitié celle (...)
Le climat est mis au premier rang des responsables des grands incendies des dernières années. Mais il n’est peut-être pas inutile de rappeler que ces catastrophes ont aussi des causes très immédiates qui tiennent aux forces économiques.
Un feu de forêt destructeur près du parc Yosemite, qui continue de grossir de manière incontrôlée, est en train de devenir l’un des plus grands incendies de l’année en Californie, obligeant des milliers de résidents à fuir. Mais les politiques semblent impuissants face à ce phénomène qui se répète.
Depuis le début du XXIe siècle, les méga-feux sont devenus plus fréquents un peu partout dans le monde, soulevant de nombreuses interrogations. Il n’existe pas une définition scientifique très précise de ce phénomène. Ce sont des incendies de forêts de grande ampleur et d’intensité, incontrôlables et ravageant des surfaces de plusieurs milliers d’hectares. Éclairage.
Les feux de l'été 1988 dans le parc américain de Yellowstone nous ont appris que les forêts peuvent se remettre des incendies. Mais jusqu'à quel point?
Depuis le mois de mars, des incendies gigantesques ravagent la région russe et battent déjà des records historiques. Combattre les flammes devrait être encore plus difficile cette année, tant les ressources économiques et humaines du pays sont consacrées à la guerre en Ukraine.
Méditerranée, Australie, Etats-Unis et même Sibérie : depuis quelques années, des incendies de plus en plus importants ravagent la planète. Sont-ils inédits ?
C’est « l’un des pires événements de pollution atmosphérique au monde » : en Yakoutie (ou République de Sakha), les habitants suffoquent. Ce territoire du nord-est de la Sibérie lutte contre de terribles feux. Depuis le début de l’année, plus de onze millions d’hectares ont déjà été ravagés par les flammes en Russie.
Le plus grand feu de l'année 2021 en Californie. Depuis le 14 juillet, le feu de forêt appelé "Dixie Fire" fait rage dans le nord de la Californie. Mardi, sa taille avait déjà atteint celle de la ville de Chicago. Mais ce qui rend extrêmement difficile le travail des secouristes est un phénomène météorologique particulier : le feu s'auto-alimente. "Le Dixie Fire est si gros qu'il a déjà créé ces derniers jours des nuages appelés pyrocumulus qui provoquent foudre, vents violents et alimentent en retour l'incendie", exlique la météorologue américaine Julia Ruthford à AFP.
Des centaines de feux sont toujours actifs au Canada, enfumant la population de particules fines et obligeant des milliers d’entre eux à être évacués. Sans pluie prévue, la situation risque de s’intensifier.
En dehors des pays tempérés et boréaux, la déforestation se poursuit à un rythme inquiétant. Elle est causée par la course au foncier, sous-tendue par l’accroissement démographique et la hausse de la demande mondiale pour certains produits « à risque de déforestation ». Avec les changements climatiques, les mégafeux font en outre peser des menaces inédites sur les forêts.
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Les forêts brûlent, il s'agit là d’un phénomène naturel et généralement positif. Les incendies existent depuis 400 millions d'années, tout comme les plantes. Et le cycle vital de nombreux végétaux et animaux dépend de ces feux. Ils deviennent toutefois problématiques lorsqu'ils surviennent en dehors du régime historique auquel les forêts se sont accoutumées.