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Les paysans de Zambie s’opposent à un projet de loi qui menace leur liberté de disposer de leurs semences. Derrière ce texte : des multinationales, la Fondation Gates et des États occidentaux, en pleine offensive sur l'Afrique.
L’Afrique, comme d’autres continents, fait face au rétrécissement de sa couverture forestière, fruit de l’extension de l’agriculture d’exportation et de la coupe de bois, le plus souvent illicite.
Près de 30 milliards de dollars de financements ont été annoncés pour réduire la dépendance alimentaire du continent, lors d’un sommet organisé du 25 au 27 janvier à Dakar sous l’égide de la Banque africaine de développement.
Pieds nus dans l'eau, Adamu Garba tente d'évaluer ce qu'il peut sauver de sa récolte. De ses rizières, il ne reste plus grand chose, détruites par les violentes pluies qui s'abattent depuis des mois dans le nord du Nigeria. Des milliers d'exploitations agricoles, comme celle de M. Garba, ont été ravagées cette année par les inondations monstres qui ont durement frappé l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. En anéantissant les récoltes, ces inondations risquent d'aggraver la crise alimentaire qui touche ces régions extrêmement pauvres, déjà aux prises avec les retombées de la guerre en Ukraine qui ont fait explosé le prix des fertilisants et des produits alimentaires.
A perte de vue, des acacias et des baobabs peuplent la savane poussiéreuse du bassin arachidier, cette large zone d’agriculture pluviale située au centre du Sénégal. Mais à l’approche du village de Tawafal, 120 km à l’est de Dakar, c’est un autre paysage qui attire l’œil du visiteur : six hectares de parcelles verdoyantes plantées d’aubergines, d’oignons, de tomates ou encore de laitues. La zone avait été abandonnée par les hommes en 2017, car pas assez productive, mais les femmes du coin s’y sont accrochées et aujourd’hui 170 d’entre elles en assurent la culture.
Dans sa chronique, Marie de Vergès, journaliste au « Monde Afrique », rappelle que l’Afrique, victime collatérale de la guerre en Ukraine, est le continent où la consommation de blé croît le plus vite. Les gouvernements africains, ayant favorisé l’importation des denrées alimentaires, font face à un défi.
L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.
Alors que l'Ukraine exportait massivement des céréales en Afrique, la guerre rebat les cartes et menace la sécurité alimentaire de dizaines de pays. L'Europe, qui veut assumer son "rôle nourricier", a décidé de retarder des mesures phares de son Pacte vert visant à réduire les pesticides afin de "produire plus". Une stratégie très critiquée. Plusieurs voix s'élèvent pour demander plutôt une régulation des prix du blé et surtout une meilleure répartition de la production agricole. "Il y a plus qu'assez de nourriture pour alimenter le monde", affirment 450 scientifiques.
Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique a progressé de près de 50% entre 2014 et 2020, pour atteindre 281,6 millions de personnes, estime mardi un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de deux autres institutions internationales.
La Côte d’Ivoire, la Guinée et le Ghana ont perdu respectivement 71%, 67% et 60% de leurs forêts Due à la création d’exploitations agricoles, cette dégradation des forêts perturbe climat et la biodiversité L’élaboration de plans de gestion durable des forêts est recommandée pour ralentir leur disparition
L’un des défis les plus pressants pour l’Afrique est de parvenir à satisfaire la demande alimentaire nouvelle qu’implique sa croissance démographique. En 2050, la population sur le continent sera en effet deux fois et demie plus nombreuse qu’aujourd’hui. Une évolution qui risque de confronter le développement agricole et les systèmes alimentaires des pays d’Afrique subsaharienne à des défis considérables.
Partout dans le monde, les méga-sécheresses frappent avec une férocité inédite depuis des décennies et, dans certains cas, depuis des siècles. Ce n’est pas une simple coïncidence si, à mesure que le réchauffement climatique s’accélère, les sécheresses deviennent plus vicieuses que jamais. Tout cela soulève la question logique de savoir quand les dirigeants mondiaux se réveilleront avec un plan d’action unifié pour atténuer les émissions de carbone, ou s’il est déjà trop tard?
Le climat de notre planète évolue — une tendance qui devrait se maintenir dans un avenir prévisible. L’agriculture sera particulièrement touchée, la hausse des températures, la modification des régimes de précipitations et la recrudescence des maladies et des attaques de ravageurs constituant autant de risques nouveaux qui fragiliseront un peu plus le système alimentaire mondial. En bref, le changement climatique compliquera encore plus la lutte pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté.