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Nathanaël Wallenhorst
Même si le groupe de travail officiel a refusé la proposition de créer une nouvelle époque géologique nommée anthropocène, le débat n’est pas clos pour autant.
This volume addresses political action in Anthropocene and tension between the Promethean project of modernity and post-Promethean approach.
En mai 2022, les lycéens du parcours de spécialité de sciences économiques et sociales (SES) ont pu plancher sur le sujet suivant pour obtenir leur baccalauréat : « À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance. » Visiblement, les auteurs de ce sujet d’examen comme des programmes de SES n’ont pas été informés qu’il existe, depuis des décennies maintenant, un consensus scientifique international et pluridisciplinaire sur les questions bioclimatiques. Si les activités humaines continuent de forcer les grands processus écologiques qui régissent le système Terre, nous aurons affaire à des ruptures brusques et irréversibles compromettant la vie humaine en société. Les limites écologiques sont largement franchies ; elles ne sont pas reculables d’un point de vue biogéophysique – seule la religion capitaliste de la croissance peut faire accroire de telles fables. Comment l’école républicaine peut-elle encore prétendre à une visée émancipatrice en
This Handbook explains the complexity of the concept of the Anthropocene, scientific and a political concept and also an ideological concept.
Nous avons conçu Vortex un peu comme un prolongement de Collapsus, suite à une série de hasards... Collapsus, pour mémoire, est un livre collectif imaginé par Laurent Aillet, et que j'ai codirigé avec lui, qui a convaincu un éditeur sérieux de mettre des billes sur le projet. Le bouquin a été publié chez Albin Michel, début 2020, pile quelques jours avant qu’on soit tous confinés comme des poulets en batterie. Il s’est quand même bien vendu sans aucune promo, le contexte jouant peut-être en sa faveur. Son argumentaire ? Réunir une quarantaine d’auteurs autour de la thématique de l’effondrement, de façon à restituer une vision kaléidoscopique du phénomène
L’humanité a bouleversé le système Terre, assurant son confort mais menaçant son avenir. Comment en est-on arrivés là et surtout... comment en sort-on ?! L’apocalypse est-elle vraiment pour demain ? Plutôt que de céder au désespoir, ce manuel citoyen est là pour vous aider à relever le grand défi de notre avenir (et, au passage, convaincre quelques irréductibles sceptiques !).
Nous avons modifié de façon durable les conditions d’habitabilité de la Terre pour l’ensemble du vivant et ainsi grandement fragilisé la vie en société. L'auteur décrypte les récits politiques du temps présent qui font chacun le lit possible de l’échec démocratique et/ou de l’échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d’origine humaine ; le récit bisounours, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l'écologie de chaque citoyen ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; le récit pervers, qui veut tout faire tenir en même temps. Mais l’histoire n’est pas terminée. Un récit alternatif trace son sillon…
Le philosophe Renaud Hétier, dans L’humanité contre l’Anthropocène – Résister aux effondrements (Puf, 2021) montre que si les effondrements du vivant (entraînant une fragilisation civilisationnelle) ont pour cause la généralisation du capitalisme, ils ont aussi des racines anthropologiques qui ont partie liée avec une problématisation éducative.
la méthode de l’évitement du débat aboutit, chez les citoyens, à un sentiment d’incompétence des hommes et des femmes politiques, mais aussi, c’est ce qui est le plus inquiétant, à la mise en évidence d’une forme d’impuissance collective à proposer des solutions et à agir dans ce sens. Une démocratie qui ne débat plus, ou qui débat mal, est une démocratie impuissante. Or, toujours d’après l’enquête Harris interactive, ce sont les Français qui se sentent les plus impuissants qui, à la fois déplorent de ne pas être en démocratie et ne sont pas attachés au régime démocratique.
Le changement climatique, la pollution, l’épuisement des ressources... nous font entrer dans une ère nouvelle : l’Anthropocène. Le mot désigne un désastre, une urgence. Mais l’Anthropocène relève d’abord de la géologie, pour désigner, sur des bases scientifiques, une époque façonnée par l’homme, qui prendrait la suite de l’Holocène. Pour nous familiariser avec ce néologisme à la propagation foudroyante, Nathanaël Wallenhorst nous invite à distinguer l’Anthropocène avec majuscule de l’anthropocène en tant que défi social et politique. Car la fin d’un monde n’est pas la fin du monde. Le terme de Capitalocène serait d’ailleurs plus adapté pour comprendre ce qui est en jeu.